Dimanche 12 octobre, nous avons fait une balade pour apprendre à observer et reconnaître les champignons. Grâce à la mycologue Vera Lorenzetti, de Balade écologique, et membre de la société mycologique de Rennes, nous avons pu comprendre les différents points essentiels pour identifier un champignon. Et pour être sûr de ne pas se tromper, emporter plusieurs guides paraît essentiel !
C’est sous des rayons de soleil timide que nous avons entrepris de débusquer les champignons cachés au pieds des arbres, sur les arbres, dans des bosquets ou, parfois, dans la pelouse où un bout de bois était enfoncé.
Notre expert en débusquage de champignons en a trouvé un sur un arbre.
Langue de boeuf vue du dessus
Langue de boeuf vue du dessous
Sur ces photos, vous pouvez observer une langue de bœuf, champignon comestible qui vit principalement dans les chênes. Effectivement, la partie émergée que nous appelons « champignon » est en fait le « fruit » du mycélium, qui lui vit caché : soit dans la terre, soit dans un bout de bois mort, soit dans un arbre… Dans ce dernier cas, le champignon n’apporte rien à l’arbre, il pousse dedans et indique que ce dernier est affaibli. Au contraire, les champignons qui vivent au pied des arbres, eux, forment un réseau qui nourrit l’arbre. C’est une véritable collaboration végétale et c’est pour cela, entre autre, qu’il ne faut pas trop remuer la terre lorsque nous cueillons des champignons.
Mais revenons à la langue de bœuf. Si ce champignon est comestible, il faut le cueillir lorsqu’il est jeune, c’est-à-dire lorsque le dessus est encore gluant et que le dessous est encore doux. Sinon, il risque de vous donner une intoxication alimentaire. Il est également préférable de découper la partie supérieure du champignon, quelque peu acide, avant de l’ingérer.
Effectivement, il est vivement conseillé de bien s’assurer que le champignon cueilli soit jeune et comestible avant de le manger. Sinon, vous risquez au mieux de passer une nuit aux urgences, de manière plus ou moins délirante, au pire, de mourir.
Par exemple, la langue de bœuf peut se confondre avec l’Amadouvier (utile pour démarrer un feu), qui, lui, ressemble au Galoderme (dont on peu se servir pour faire du cuir végétal).
Alors, comment reconnaître un champignon ? Et bien, plusieurs facteurs doivent être pris en compte : la forme du pied, la couleur du chapeau et sa forme, la couleur des lamelles et si elles touchent le pied, l’odeur du champignon… Et ce n’est pas parce qu’un champignon sent bon, qu’il est comestible ! Loin de là. Par exemple, les champignons faisant partie de la famille des Agarites, comme les champignons de Paris, ont des lamelles roses mais peuvent avoir une odeur d’anis, d’amande amère ou de gaz d’échappement… Des chapeaux blancs ou colorés, en cône ou plats… Et si, en grattant, le champignon jauni, on passe à l’Agarite jaunissant, qui est toxique. Idem, si les lamelles passent du violet au noir, l’Agarite devient toxique.
Pas simple de s’y retrouver avec tous ces champignons ! Nous avons vu également une amanite falloide (10g de ce champignon détruit le foie, attention !), des sclerodermes (qui sentent le pneu), des coprins, des vesses de loups (qui libèrent leur spore en un nuage quand on appuie dessus), des mousserons (potentiellement comestible), des hypholomes en touffe (qui vivent sur du bois mort), des colibis beurré (gras du chapeau et pied en massue, comme les papillons et leurs antennes), des coulemelles (anneau qui coulisse) et des meuniers (odeur de farine).
Beaucoup de connaissances ont été divulguées lors de cette balade riche, aussi bien en terme d’information, qu’en rencontre entre les participants. Florilège de photos ci-dessous :