« J’apprends à jardiner sur un sol vivant et je plante des arbres. »
Aujourd’hui, du haut de mes 35 printemps, c’est la seule phrase que j’arrive à sortir quand on me pose cette question. Alors oui, il y a bien cette idée de devenir propriétaire, mais ça ne me rassure pas vraiment.
Parce que la question qui me préoccupe, c’est comment va-t-on se nourrir quand la succession d’événements qui nous attendent (dans l’ordre ou dans le désordre : sécheresse, inondations, faille logistique, guerre, crise sanitaire, hausse intenable du prix du pétrole, afflux massif de réfugiés de guerre ou climatiques, etc) aura achevé de rompre notre fragile système actuel de production et d’approvisionnement de nourriture ?
Je sors dehors ! J’ai besoin d’air ! J’ai besoin de sentir la vie ! Je jette un coup d’oeil à la mare. On ne sait jamais si j’aperçois la grenouille… Non, elle est cachée…
Bon, je fais quoi maintenant ?
J’apprends à jardiner sur un sol vivant (merci Damien Dekarz, le Jardin d’émerveille et Permaculture Design qui m’apprennent tout), en créant un écosystème efficace pour produire de la nourriture en abondance sur un petit espace, et de sorte que tous les vivants en profitent durablement : par ici herbes folles et fol’épis, hérisson et libellules, vers de terre, cétoine, musaraigne, champignons, et autres… Vous êtes les bienvenus ici, gîte et couvert gratuit ! Et merci pour votre aide pour la production de légumes en bonne santé ! La bonne équipe quoi !
Et la plantation d’arbre, c’est pourquoi ? D’abord pour les fruits ! Mais aussi pour son ombre qui m’apportera fraicheur quand il fera trop chaud, parce qu’il retient l’eau, parce qu’il stocke du CO2, parce que je sens sa présence qui grandit et qui abrite, et que ça me plaît de compagnonner avec lui.
Laitues repiquées dans une butte en lasagne début mars.
C’est bien gentil ma p’tite dame, mais ça suffit pas ton petit potager pour changer de modèle agricole et d’alimentation en France.
Aujourd’hui, ça ressemble à ça : un agriculteur qui cravache toute la journée 365 jours par an pour nourrir 175 personnes, et la plupart du temps en dépendant d’un système conduisant à la mort de nos sols : désherbage + labour + intrants/pesticides. Bon, et je passe sur la question de la pression sur le foncier agricole, de la dépendance aux gros distributeurs, de la mainmise sur les semences etc…
Bin oui, c’est bien vrai, mon petit potager ne suffira pas ! Alors, sortons de notre jardin et apprenons ensemble à planter partout autour de chez nous ! Transformons notre ville en paysage comestible, avec des fruits et légumes sains en abondance en libre-accès ! Vivons dans une ville qui produit, nourrit, redistribue et accueille un maximum de biodiversité. Pour en savoir plus sur les enjeux de l’agriculture urbaine et de la résilience alimentaire, je vous invite à aller voir toutes les ressources des greniers d’abondance.
Là où on tente un nouveau modèle, c’est quand nous reprenons en main ensemble la production d’une partie de notre nourriture, à l’échelle de notre ville, tout en étant en lien avec un système agricole rural.
Bref, on se retrouve bientôt ? On plante des arbres promenade du Blosne le 12 mars !
Solène G.
Envie de cultiver avec nous ?
On monte un groupe autour de la transition alimentaire et l’agriculture urbaine à Chantepie !
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